Le roi Arthur ou le valeureux britannique…

(actualisé le )

KING ARTHUR

Musique de Henry PURCELL (1659-1695)
Livret de John DRYDEN (1631-1700)

L’intrigue pleine de rebondissements de King Arthur repose sur la rivalité qui oppose deux souverains : Arthur, chrétien, breton et Oswald, païen et saxon.
A cet antagonisme politique répond une rivalité magique, celle des deux enchanteurs Merlin et Osmond, chacun au service de l’un des rois.
L’enjeu de l’affrontement est la possession de la Bretagne et celle de la jeune et belle aveugle Emmeline. Après maintes épreuves surmontées par Arthur, Emmeline sera délivrée des maléfices saxons, retrouvera la vue et s’unira à Arthur. Une ère de paix et de prospérité s’ouvrira ainsi pour le royaume.
Par cette œuvre, le poète et librettiste John Dryden semble avoir voulu légitimer la lignée des rois d’Angleterre en lui donnant les racines qui lui manquent. Pour le metteur en scène Sybrand van der Werf, le fil conducteur de l’œuvre de Purcell et Dryden est le processus d’unification de la Grande Bretagne par le biais du personnage d’Arthur. Une religion panthéiste fait place au christianisme... Le chaos fait place à l’ordre et à l’harmonie.

Acte I Scène du sacrifice au temple saxon / Chant de victoire des Bretons
Acte II Philidel guide les Bretons dans la nuit / Divertissement pastoral
Acte III Masque du Froid
Acte IV Divertissement des sortilèges
Acte V Masque final

Acte I

Sous la conduite du roi Arthur, les Bretons, aidés par le magicien Merlin, ont repoussé les Saxons jusqu’au Kent. Ils se préparent au combat final. Arthur prend congé de sa fiancée aveugle, Emmeline. Pendant ce temps, le roi saxon Oswald, avec le magicien Osmond et l’esprit maléfique Grimbald se préparent à la bataille par des sacrifices animaux et humains.
La victoire est emportée par les Bretons qui célèbrent leur triomphe.
« Brave souls » / « Come if you dare »

Acte II

L’esprit Philidel a fuit le service d’Osmond afin d’assurer son salut. Merlin lui propose de protéger les Bretons contre les forces du Mal. Grimbald, déguisé en berger, tente d’égarer les Bretons à la poursuite d’Oswald en fuite, mais Philidel les protège.
Pendant ce temps, Emmeline, attendant Arthur, est divertie par des bergers et des bergères. Oswald enlève Emmeline. Arthur lui propose son royaume en retour de sa fiancée mais Oswald refuse. Arthur en appelle alors aux armes.
“Hither, this way” / “How blest are shepherds”

Acte III

Les Bretons accourent immédiatement. Mais la retraite d’Oswald, entourée de bois épais, est protégée par les puissants sortilèges du magicien Osmond. Ils ne peuvent y pénétrer. Seuls Arthur et Merlin peuvent entrer dans la forêt. Pendant ce temps Philidel, à force de ruses, finit par capturer Grimbald. Merlin alors remet à son loyal serviteur le philtre qui doit rendre la Français vue à Emmeline. Le premier objet qui se présente à sa vue est le magicien Osmond. Glacée d’effroi Emmeline assure préférer la cécité à cette vision. Osmond insiste. Le pouvoir de l’amour n’est-il pas immense ? Afin de persuader la jeune fille, ce dernier use de ses pouvoirs pour lui montrer combien l’amour peut réveiller les cœurs les plus glacés. Le décors de la scène change soudain pour montrer une lande gelée où règne le génie du froid. Cupidon frivole va tenter de le réchauffer : "What ho ! What ho ! Thou Genius of this isle..." Ce masque « du froid » est sans doute le plus célèbre et le plus populaire de tous les ayres écrits par Purcell. Mais cette belle démonstration tourne à l’échec. L’amour n’est pas fait pour souffrir des morsures du froid infligées par le Génie... L’acte s’achève sur un hornpipe qui nous rappelle à d’autres réalités. Grimbald prisonnier d’un sort lancé par Philidel hurle son désespoir et son impuissance. Osmond va à son secours...

Acte IV

Merlin conduit Arthur dans la forêt enchantée, le mettant en garde contre ses dangers. Après quelques hésitations, il résiste à la tentation de deux sirènes surgissant de la rivière, aux Nymphes et aux Sylvains. Arthur croit reconnaître la voix d’Emmeline lorsqu’il frappe de son épée le tronc d’un arbre. Mais Philidel intervient, lui montrant qu’il s’agissait de Grimbald voulant le tromper.
« Two daughters of this aged stream » / “How happy the lover”

Acte V

Les Bretons réussissent enfin à prendre le château d’Oswald. Celui-ci se bat en duel contre Arthur qui sort vainqueur du combat. Arthur et Emmeline sont réunis. On assiste alors à un masque mis en scène par Merlin, célébrant la richesse et les amours de l’île lorsque Bretons et Saxons ne feront plus qu’un seul peuple. On aperçoit ainsi Eole, Britannia, Vénus et Honneur.
Arthur jure d’être le valeureux ancêtre des Bretons à venir.